On refait le match

Publié le 22 Août 2020

Suite au premier retour de notre virée à vélo autour de l'Indre et la Loire, plusieurs personnes nous ont demandé des précisions sur le tracés, sur le matériel, sur la condition physique, sur l'âge du capitaine ...

Il y autant de voyageur à vélo que de manière de voyager avec ce mode de transport. Je m'explique. Bien sûr le récit d'autres cyclistes, l'article dans les magazines, les blogs sont des sources d'informations importantes mais l'aventure commence quand on se met autour d'une table pour décider de construite ce voyage, NOTRE voyage. Quel trajet projète-t-on de faire ? et donc quelle distance à parcourir en moyenne ? avec quel vélo ? à quelle saison ? avec quel équipement ? nuit en tente ou en gîte ?

Toutes ces questions peut être anodines sont primordiales car elles influent sur les types de voyage. Un tour de vélo avec nuit en camping n'est pas le même qu'une virée en gîte, rien qu'au niveau du poids des sacoches sans parler de l'aspect financier ou du confort du sommeil. Un tour de vélo avec sa femme, sa belle mère ou sa maîtresse n'a pas la même saveur. Un tour à vélo sur les bords de Loire ne demande pas les mollets qu'une traversée des Alpes. Et ainsi de suite, nous pouvons prendre la carte "en solo, en duo, en groupe, en famille", la carte "découverte VS performance", la carte "matériel" avec un vélo couché, en tandem, en cargobike ou en fatbike, la carte "énergie/autonomie" ...

C'est aussi en croisant des cyclistes tout au long du voyage que l'on s'est rendu compte qu'on ne fait pas tous le même voyage. Entre le tandem attelé d'une remorque qui fait 40 kms par jour et l'étudiant qui veut gagner son pari en rejoignant Biarritz à coups de 140 Kms/jours avec un VTT rouillé et sa valise scotchée dans un siège bébé, à vous de définir le voyage que vous voulez faire.

Pour des raisons de logistique, nous avons entrepris de faire une boucle depuis la Creuse. Une boucle pour nous éviter le retour en train, La Creuse pour couper la poire en deux entre la Bretagne et la montagne.

A partir de là, plusieurs direction s'offrent à nous. Nous irons dans un premier temps rejoindre l'itinéraire de l'Indre à vélo. Puis dans la région des châteaux de la Loire nous rejoignons l' Eurovélo n°6 le long de ce fleuve. Nous traversons les vignobles des vins de Loire jusqu'à l'embouchure et le terminus de la Loire à vélo : Saint Brévin les Pins. Nous prenons ensuite une portion de la Vélodysée le long de l'océan jusqu'en Vendée avant de reprendre la direction de la Creuse en mettant le cap à l'Est. La construction de cette trame s'est faite en amont via le Routard, le site France vélo Tourisme, l'application Komoot et Géovelo.

L'orientation s'est faite par ma compagne et dont le vélo permet de recharger le GPS par un moyeux dynamo. Les panneaux d'information étaient parfois en contradiction avec l'indication du GPS. Hormis une étape un peu longue, nous avons alterné entre l'orientation à l'ancienne et l'orientation grâce au GPS. La Loire à vélo est vraiment bien indiqué et le GPS est pratiquement inutile hormis pour enregistrer sa trace. Après on s'est parfois fait piéger par des itinéraires vélo le long des axes. La signalétique est normalement bien faite encore faut il différencié les panneaux de ces itinéraires secondaires et ceux des grands axes. Est ce qui concerne l'énergie nous n'avons pas eu de problème. Téléphone, GPS, batterie externe tous les équipements sont chargés grâce à la vitesse du vélo.

Au niveau des équipements, nous avons deux sacoches à l'arrière de nos vélos (réchaud, popote, tente, affaire de toilette, duvet et matelas gonflables). Nous n'avons pas réservé à l'avance les gîtes du soir car on ne veut pas dépendre d'un plan, d'une prévision. Laissons nous la marge de pouvoir avancer, modifier ou restreindre nos étapes en fonction de nos envies, des rencontres faites ici et là ou de la météo.

Certains amis nous ont rejoint pendant ce périple, pas en vélo malheureusement mais le soir au camping ou pour manger, à l'exception de la première et dernière étape que nous avons faites à trois ...

Exploit ?

Avec le recul, la condition physique n'a pas été mise à rude épreuve. Le plus dur est sans doute de mettre le cuissard le premier jour et de se dire qu'on part pour deux semaines de vacances. Une fois sur les routes, le rythme change et on calcule à courte échéance : Qu'est ce qu'on mange ce midi ? Où dort on ce soir ?

Cette manière d'appréhender les choses "step by step" rend le voyage plaisant, paisible, on a l'impression de passer du 45 au 33 tours avec le même disque. Les discussions s'installent, on roule pendant des heures à deux de front pour la plus grande joie des automobilistes. Le kiff.

L'aventure du voyage à vélo vous tente ?

Si vous avez lu cet article jusqu'à la fin c'est que vous êtes intéressé par le voyage. Je doute que se soit mon écriture qui vous ait tenu jusqu'ici.

Commencez par un petit tronçon, commencez par un week end avec nuit en gîte ou refuge pour avoir moins d'équipement à transporter. Le vélo ? oui il existe des vélo de voyage mais le moindre biclou suffit. Une révision sommaire est nécessaire, les freins freinent et les pédales pédalent ? c'est à vous de jouer ...Comme je l'ai écrit plus haut "le plus dur est de mettre le cuissard et de faire le premier coup de pédale". N'essayer pas de tout prévoir car c'est impossible mais recentrer vous sur les choses essentiels de votre trip :

- Avancer à vélo (kit de réparation, réglages et entretien avant de partir...)

- Savoir l'itinéraire (quel parcours, les curiosités à ne pas louper)

- S'équiper un minimum (contre la pluie, le froid et le soleil)

- Prévoir un endroit pour se poser le soir (camping, gîte, hôtel, cough surfing, belle étoile, ...)